L’échangeur de Mansle sur les rails
[ Article Sud Ouest du 25/04/12 ]
L’échangeur de Mansle sur les rails
Le maire accepte finalement le passage des camions dans la rue Paul-Mairat.

Retour au point de départ… Tombée en désuétude il y a moins d’un mois, la perspective d’un échangeur complet sur la RN 10, au sud de Mansle, est de nouveau à l’ordre du jour. Après un rendez-vous en préfecture, Michel Harmand, maire de Mansle, a accepté de lever l’interdiction de circulation des poids lourds dans la rue Paul-Mairat. Une interdiction qui avait fâché Cosea, le constructeur de la Ligne à grande vitesste (LGV), décidé à aller construire son échangeur provisoire ailleurs…
Pour bien comprendre cette histoire complexe, rappelons que l’État a prévu de financer un demi-échangeur sur la RN 10 au sud de Mansle, à Maine-de-Boixe. Insuffisant pour désengorger le centre-ville de Mansle. Au terme de négociations avec Cosea et l’État, la sénatrice Nicole Bonnefoy obtenait toutefois qu’un second demi-échangeur, construit provisoirement par Cosea au sud de Mansle pour diriger les camions vers la base de travaux LGV de Villognon, soit transformé en demi-échangeur définitif au terme de ces travaux.
De son côté, le Conseil général s’engageait à recalibrer la rue Paul-Mairat, empruntée par les camions LGV, en route départementale. Sauf que, sur fond de querelles politiques, le Conseil municipal de Mansle refusait cette option, interdisait le passage des camions dans la rue Paul-Mairat et incitait donc Cosea à lâcher l’affaire. Michel Harmand entendait plaider pour une solution alternative, la création d’une piste spécifique à travers champs pour les camions de la LGV.
Terminal céréalier
Colère immédiate de Nicole Bonnefoy, qui qualifiait d’« irresponsable » l’attitude de Michel Harmand, coupable de retarder le désengorgement nécessaire du centre-ville de Mansle et de condamner définitivement le projet d’échangeur complet sur la RN 10. La sénatrice n’était pas la seule à dénoncer l’attitude du maire. Une pétition, signée par les habitants, réclamant « la réalisation complète de l’échangeur », a été remise en préfecture. Celle-ci a également été destinataire de courriers d’élus et d’acteurs économiques du territoire allant dans le même sens.
Ainsi, la Coopérative agricole régionale de Mansle-Aunac a demandé à la préfète « d’agir pour la création de l’échangeur, source de développement économique ». La coopérative travaille déjà sur la reconversion de la base de travaux de Villognon et envisage d’y implanter un terminal céréalier d’une capacité de 100 000 tonnes.
La pression a, semble-t-il, porté ses fruits. D’autant que, sans maîtrise foncière, l’option de la piste prônée par la municipalité de Mansle a pris du plomb dans l’aile, justifiant le rétropédalage de Michel Harmand.
Cosea allait-il pour autant revenir au projet initial ? « Ils étaient un peu frileux au départ. Il a fallu insister tous ensemble. Mais que d’énergie dépensée pour en arriver là ! Quand on a des responsabilités politiques, on ne peut pas faire n’importe quoi. On pense d’abord à travailler dans l’intérêt du territoire », conclut Nicole Bonnefoy. La sénatrice a évidemment le maire de Mansle dans sa ligne de mire. […] Article Sud Ouest