20/03/16 : Match de rugby SA XV – MASSY

20 mars 2016 | Photos

Dimanche 20 mars 2016, match de rugby avec le SA XV qui gagne 32 à 13 face à MASSY.

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Revue de presse

21/03/16 | Article Charente Libre

Stade Chanzy : Il y a urgence !

Tout le monde a refait le constat dimanche pour le choc face à Massy. Alors que le SAXV rêve de Pro D2, le stade Chanzy est hors d’âge. Il y a urgence. Pour l’instant, seule l’agglo s’engage clairement.

Plein comme un œuf dimanche, le stade Chanzy a montré ses limites et accuse son âge, alors même que les rugbymen d’Angoulême et Soyaux retrouvent des couleurs et des ambitions. Photo : M. Bouzzit

Un stade « indigne de la Charente ». C’est François Bonneau, le président du Département, qui le dit. Et dimanche à Angoulême, 5.000 personnes s’en sont rendu compte. C’était match de gala à Chanzy pour la victoire des rugbymen du SA XV contre leur dauphin de Massy.

Plus de 5.000 spectateurs dans les travées donc, 1.100 repas d’avant-match servis. Et de sacrées brochettes d’élus tout sourire dans les tribunes qui multiplient les selfies, les photos et les encouragements sur les réseaux sociaux. Avec des slogans qui claquent comme ceux d’une campagne, tel celui de Brigitte Fouré, conseillère départementale du Nord-Charente: « Le Département soutient en force le SA XV. »

Au-delà des sourires d’usage et des soutiens de circonstance, un constat s’impose: pour un match XL, Chanzy s’avère XS. Et hors d’âge.

Deux mille places assises seulement, des toilettes en Algéco, un espace «partenaires» sans eau et avec le minimum d’électricité, des vestiaires antiques. Il y a un gouffre entre les rêves de Pro D2 –deuxième niveau du rugby français– des dirigeants angoumoisins, l’engouement populaire suscité par le SA XV et la capacité de Chanzy.

Pire: il y a aussi de la friture sur la ligne entre dirigeants et politiques, deux camps qui n’ont pas la même notion de l’urgence, ni le même calendrier. Car la Pro D2 pourrait venir très vite, au terme d’une demi-finale de Fédérale1 en match aller-retour mi-mai.

« Et pour ce match, c’est déjà réglé. On ne pourra pas faire mieux que pour Massy », prévient Jean-Jacques Pitcho, le président du SA XV, qui croise les doigts pour que le soleil s’invite à la fête.

L’agglo met 500.000€ sur la table

La suite? C’est l’interrogation majeure, que le club soit en Fédérale1 ou en Pro D2. Dans leurs tiroirs, les dirigeants angoumoisins ont des plans tout prêts, réalisés l’an passé par la société GL-Event. Avec une grande tribune de 2.000 places tout le long du terrain en lieu et place de l’actuelle petite tribune d’une capacité de 600 sièges.

Cette dernière pourrait être démontée et recasée derrière l’en-but. Coût: 1,2 million d’euros. « Plus un réceptif digne de ce nom pour l’accueil des partenaires et des supporters. ça, il y en a pour 400.000 à 500.000 euros, décrit Didier Pitcho. Et c’est vital! »

Avec son bureau, il attend les élus d’Angoulême, Soyaux, de Grand-Angoulême et du Département ce mardi soir à 18heures à Chanzy. « Il nous faut un engagement ferme, et vite! Il y a urgence désormais. Quel que soit le niveau auquel on repart l’an prochain, on ne peut pas le faire dans ces conditions », dit-il quand certains de ses collègues dirigeants se font plus directs: « On nous endort en permanence. Maintenant, il faut des actes. »

Problème. Les élus en question attendent de leur côté les dirigeants du SAXV le 31 mars, « en mairie d’Angoulême pour une réunion de travail ». Dont le contenu est ficelé: choisir un cabinet d’études qui rendra sa copie sur le réaménagement global de Chanzy, « deuxième quinzaine de mai », indique Antoine Truffaux, le directeur de cabinet de Xavier Bonnefont. Il reconnaît: « Que ce soit en Fédérale1 ou en Pro D2, un réaménagement global de Chanzy est nécessaire. »

Reste à savoir de quelle ampleur et qui paie quoi? François Bonneau, le président du Département, le confesse: « Sur le constat, on est tous d’accord. On a un stade indigne de la Charente et on ne peut pas laisser le club se débrouiller tout seul. Mais je ne sais pas promettre ce que je ne peux pas tenir. Et de notre côté, il ne faut attendre aucun miracle. On a des difficultés financières. » Il va falloir que François Nebout, maire de Soyaux –le S de SA XV– et vice-président en charge des finances du Département, se triture les méninges pour dégager quelques euros.

Le seul à annoncer une enveloppe concrète, c’est Jean-François Dauré, à GrandAngoulême: « On a provisionné une somme de 500.000 euros qui est immédiatement disponible. On peut la débloquer pour 2016. Mais le stade appartient à la ville d’Angoulême et nous ne sommes pas maître d’œuvre. De même que nous ne sommes pas seuls à devoir financer: la Ville et le Département doivent y aller aussi. » Et d’ajouter: « On a 500.000 euros tout de suite, ce qui ne veut pas dire qu’on ne pourra pas faire un peu plus si nécessaire. »

« Emprunter nous-mêmes pour aller plus vite »

En attendant, le temps passe, presse et rien ne bouge. Pire: en trente ans, la petite tribune a même été rabotée, ce qui offre à Chanzy une capacité inférieure à celle des années 80. Pour tenter de débloquer la situation et accélérer les procédures, Jean-Jacques Pitcho et les dirigeants angoumoisins vont sortir une ultime carte de leur manche.

« Emprunter nous-mêmes et faire les travaux en signant un bail emphytéotique avec les collectivités. Elles nous régleraient ensuite les mensualités pour couvrir l’emprunt. » Calcul de Didier Pitcho: « Ça ferait 10.000 euros de mensualité, soit 2.500 euros par mois pour chacune des collectivités. S’ils acceptent ça, on les emprunte dans la semaine les 2 millions. »

Mais l’histoire n’est pas faite pour rassurer les dirigeants angoumoisins: les deux derniers clubs à s’être retrouvés dans une impasse similaire s’appelaient l’ASAC et le SCA hand. Ils ont déposé le bilan, changé de nom et sont descendus de deux ou trois divisions. Ils n’attirent plus que quelques centaines de spectateurs. Au mieux. (…) Article Charente Libre